La remise des prix est sans doute la phase la plus marketing d’un concours hippique. Un moment-clé où le sponsor est le plus visible, entre l’émotion des cavaliers et la beauté des chevaux après l’effort. Toutes les valeurs du sport équestre au service de la marque. Un détail qui n’a pas échappé à EEM World, société à l’initiative du circuit Masters Grand Slam Indoor majoritairement sponsorisé par Gucci et Longines. Pour connecter ces deux mondes, il fallait une ambassadrice.
A l’occasion du Gucci Paris Masters 2014, les ailes de PegaseBuzz ont volé à la rencontre de Fernanda Ameeuw. L’épouse de Christophe Ameeuw, fondateur de ce circuit en trois étapes – Longines Hong Kong Masters, Longines Los Angeles Masters, Gucci Paris Masters – n’est pas seulement ambassadrice du Masters Grand Slam. C’est également une slasheuse avérée : manager/coach/garde du corps/cavalière/éleveuse de cracks/maman/fashionista éclairée. Une wonderwoman au pays des chevaux. Et si, finalement, c’était une femme qui tenait les rênes du Masters Grand Slam ? Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Fernanda Ameeuw, sans jamais oser le demander.
Roxanne Legendre : Vous êtes sur toutes les photos de remises des prix du Gucci Paris Masters (mais pas que, il en va de même pour Hong Kong et plus récemment Los Angeles). Et pour cause, vous n’êtes pas seulement l’épouse du fondateur du Masters Grand Slam Christophe Ameeuw, vous êtes également ambassadrice de ce circuit de saut d’obstacles. Pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?
Fernanda Ameeuw : C’est un statut qui a été choisi par l’équipe. Cela fait 10 ans que nous organisons des jumpings. Nous avons commencé à Bruxelles notre premier concours en 2004 et c’est à partir de ce moment que nous sommes devenus ce que l’on est aujourd’hui. A ce moment-là, je ne faisais pas uniquement la remise des prix : je faisais tout ! Je m’occupais du mershandising, du bar, … Je faisais tout pour aider un maximum. C’était une entreprise familiale, une petite équipe passionnée de chevaux. C’était notre passion avant tout. Ce titre d’ambassadrice a commencé il y a 5 ans ici, au Gucci Paris Masters avec la formation du Masters Grand Slam.
Mon rôle, c’est avant tout de pouvoir représenter notre équipe. C’est une équipe extrêmement solide, avec des personnes très courageuses. C’est donc un très grand honneur pour moi surtout pour ça, j’espère toujours donner le meilleur.
Une journée-type dans les robes d’une ambassadrice Masters Grand Slam au Gucci Paris Masters, ce serait quoi ?
Être ambassadrice, ce n’est pas uniquement rentrer sur la piste pour faire les photos. Pour moi, je fais surtout partie de l’équipe. J’arrive donc très tôt le matin avant le début de la première épreuve. On se réunit et on regarde tout : tout ce qui va, tout ce qui va pas… Enfin, surtout ce qui ne va pas (rires) ! Tout va très vite le matin, je n’ai souvent pas le temps de prendre un petit déjeuner parce qu’il y a des détails qui ne nous lâchent pas. Ces réunions sont pour nous très très importantes. Et en même temps, je passe beaucoup de temps avec les cavaliers, je suis très à l’écoute…
…Vous êtes la maman du Masters Grand Slam !
Exactement (rires) ! Si je dois aider à quelque chose, je le fais. Les personnes viennent vers moi, je dois leur trouver des solutions. Je suis au paddock, aux écuries, au coeur de l’évènement donc je dois être la personne la plus accessible et le plus rapidement possible. Alors j’essaie de pouvoir toujours être efficace dans ce qu’on me demande et avec tout le monde !
Les nuits sont donc très courtes…
Très courtes ! Trois heures environ.
Dans ce rôle de représentation, on imagine et on constate que c’est un métier. Vous êtes toujours admirablement bien habillée ! Côté dressing, comment cela se passe ? Quelle est votre organisation pour choisir votre tenue, votre maquillage ? Êtes-vous conseillée par quelqu’un ?
Comme je n’ai jamais de temps pour demander de l’aide ou quoi que ce soit, je m’en occupe moi-même. Je ne connais pas grand chose en maquillage alors c’est toujours le même. C’est le seul maquillage que je sais faire (et il lui va très bien !, ndlr) ! Il faut que ce soit le plus simple possible. Pour le dressing, je choisi des tenues que j’aime beaucoup. J’ai la chance de pouvoir m’habiller en Gucci. Je reçois une belle tenue par an. Sinon, j’aime les tenues très classiques, sophistiquées et qui passent bien avec le milieu équestre.
Marcher avec des talons vertigineux dans le sable de la piste, chapeau ! Vous avez une technique ? Une paire de chaussures à talons à nous conseiller ?
(Rires) Oui, ce sont des années d’entraînement ! D’ailleurs, tout le monde me demande ! Une technique, je ne sais pas mais quand je suis là, tout se passe tellement naturellement que je ne pense même pas que je suis en talons. En fait, je me sens très bien avec. J’aime les belles choses, très délicates et je trouve que les talons apportent cette touche très féminine. J’essaie tout de même de choisir une paire de talons qui soit confortable, stable pour pouvoir rentrer sur la piste et ne pas m’enfoncer dans le sable, garder mon équilibre. En général, je choisie d’abord mes chaussures. Puis j’y coordonne mes tenues. J’apprécie vraiment les bottes Gucci et pas seulement parce que nous sommes au Gucci Paris Masters ! C’est une très belle qualité, je me sens très stable à l’intérieur. Et c’est le plus important.
La remise des prix, c’est aussi le contact avec les chevaux. Certains sont calmes d’autres nerveux, comment gérez-vous cela ? Et plus généralement, quel est votre rapport aux chevaux ?
Pour moi, c’est très naturel d’être auprès des chevaux. J’ai commencé à monter à cheval à l’âge de 8 ans au Brésil (son pays natal, ndlr). J’ai donc un contact facile avec eux, je n’ai pas peur. Et ça c’est très important lorsque j’arrive avec les sponsors qui n’ont pas toujours l’habitude des chevaux. Bien souvent, ils ne savent pas quoi faire. Je les aide à se sentir bien et pareil avec les chevaux avec une caresse parfois une carotte !
Dites-nous : un cheval qui vous fait peur et un cheval que vous aimez beaucoup en remise des prix ?
Je n’ai pas vraiment de cheval qui me fait peur. C’est très rare, j’arrive à les toucher et les calmer. Je m’inquiète toujours de gérer le sponsor évidemment.
Comme un garde du corps !
Oui, tout à fait ! Avec les chevaux les plus nerveux, je me mets à côté pour pouvoir les tenir pendant la photo. Du reste, il y a des chevaux qui me font très plaisir d’être en remise des prix. Pour ma part, c’est Estoy Aqui de Muze la jument de Kevin Staut. C’est une jument que nous avions achetée à l’âge de 4 ans et que nous avons vendue à 8 ans. Alors à chaque fois que je la vois, ça me fait énormément plaisir. Évidemment, il y a aussi tous les chevaux qui font partie des stars d’aujourd’hui. C’est un grand plaisir d’être à leurs côtés.
Vous montez à cheval ?
J’ai beaucoup monté à cheval. Maintenant, je monte moins mais j’ai envie de recommencer à faire des concours car c’est tout de même ma passion. Pour l’instant, j’ai été très très occupée par mon activité principale aux Écuries d’Ecaussinnes.
Il y a une vie après les paillettes : quand vous n’êtes-pas aux trois coins du monde pour le Masters Grand Slam, vous résidez aux Écuries d’Ecaussinnes en Belgique. Vous y êtes également chargée du management et de l’activité commerciale. En quoi cela consiste ? De quoi est fait votre quotidien ?
Cela fait 14 ans que je suis aux Écuries d’Ecaussinnes. Mon mari et moi faisons du commerce de chevaux, ce qui est notre activité principale. C’est une activité très intense parce que nous avons 80 chevaux à la maison. Quelques chevaux d’élevage car c’est aussi ma passion. Ca me fait très plaisir de voir nos poulains sortir à l’international comme Tamaro d’Ecaussinnes qui a fait beaucoup de sans fautes dans les épreuves Coupe des Nations cette année. Je l’ai vu naître, j’ai choisi son nom. C’était même un de mes préférés.
Les journées aux Écuries d’Ecaussinnes sont très intenses. Une fois que j’ai déposé ma fille à l’école, je reviens aux écuries et commence à suivre les chevaux. Alors à ce moment-là, je ne saurais dire quand je dois m’arrêter (rires) ! On reçoit beaucoup de monde, des clients. Le plus difficile reste de leur trouver les chevaux qui leur conviennent le mieux. C’est ce qui prend le plus de temps.
Parlez-nous un peu de vous : quel a été votre parcours ? Quelle est votre plus belle réussite ? Quels sont vos projets ?
Je suis arrivée en Belgique il y a 14 ans quand j’ai terminé mes études pour passer une année sabbatique à l’âge de 22 ans. Je suis ensuite retournée au Brésil à São Paulo où j’ai commencé à travailler avec mon père pour ainsi terminer mes études de droit. Seulement, en vivant en Belgique, j’ai compris que je pouvais vivre de ma passion. J’y montais tous les jours, j’ai découvert tous ces beaux concours. Ce qui n’était pas le cas au Brésil où l’équitation était un sport de loisir. Je n’avais donc jamais imaginé que l’on pouvait vivre de ça ! En arrivant en Belgique, on voit vraiment que les chevaux c’est une profession. On peut monter, on peut entrainer et faire le commerce de chevaux. Ça m’a fascinée car je n’avais aucune idée que l’on puisse travailler de sa propre passion. C’était alors le plus beau cadeau que je pouvais m’offrir. Aujourd’hui, je pense que j’ai fait le bon choix. Peut-être que si j’étais rentrée au Brésil, j’aurais sans doute fait quelque chose qui me plait moins et je ne serais sans doute pas la personne épanouie que je suis aujourd’hui. Ma plus grande réussite reste ma famille : ma fille de 8 ans, mon mari et mes deux beaux-fils que je connais depuis leurs 1 an et 3 ans.
Les projets futurs, c’est bien sûr de continuer l’aventure Masters Grand Slam. Christophe y pense toujours. Nous suivons cela depuis longtemps, ils font partie de nous. C’est notre passion. Nous avons le projet de poursuivre vers une autre destination. J’aimerai également continuer de développer le commerce de chevaux et pouvoir aussi m’occuper de ma fille. C’est aussi une cavalière très passionnée.
On la verra donc bientôt au Gucci Paris Masters !
Oui oui, déjà cette année. Elle participe à la course de poneys pour la première fois. Elle veut faire cela depuis qu’elle est toute petite. La possibilité de la faire également participer lui fait énormément plaisir !
Propos recueillis par Anaëlle Le Roy.
Au-delà du rôle de représentation qu’elle incarne à merveille, Fernanda Ameeuw est surtout une personnalité comme on aime en rencontrer. Simple, souriante, accueillante, chaleureuse. C’est, sans aucun doute, ce qui fait aujourd’hui le succès et la renommée du Masters Grand Slam Indoor. Avec une fille cavalière et déjà passionnée, nulle doute que la relève est d’ores et déjà assurée.
Roxanne
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