IN A BLUETIFUL WORLD.
“Instagram, vers une communication sans filtres ?”, tel était le titre de mon mémoire pour mon Master 2 Médias Informatisés et Stratégies de Communication au CELSA. C’était en 2014. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et mes hypothèses se sont validées petit à petit. Et pour cause, deux mois après l’obtention de mon diplôme, des centaines d’articles prônaient : Instagram “réseau social de l’année 2015”. Il n’en fallait pas plus pour observer une déferlante de marques s’engouffrer sur cet eldorado social au support de communication universel : l’image.
D’une photographie amatrice et spontanée, le feed d’actualités est passé à une photographie contrôlée et imaginée par des stratégies de communication orchestrées souvent des mois à l’avance. La fin de l’authenticité ?
De la même façon, Instagram avait permis dans ses débuts de faire de l’utilisateur lambda un photographe amateur grâce à la fonctionnalité de “filtres”. Instagram devient alors un pilier de la photographie mobile. Bien vite, et malgré les contraintes techniques, les photographes ont comme les marques flairé le levier en transformant la plateforme en portfolio social et international. Avec un discover personnalisé en fonction des goûts de l’utilisateur, ravir les consommateurs de photographie n’était plus qu’un jeu d’enfant.
C’est donc en consommatrice avertie que j’ai découvert le monde merveilleux de la photographe Muetc ! Et tout de suite l’envie d’en savoir plus sur cette artiste “made in web”…
L’INTERVIEW.
Mu(etc), qui êtes-vous ?
Mu est le diminutif de Murielle : la plupart de mes amis m’appelle Mu. Quand à Etc … ce n’est pas mon nom de famille, bien sûr. En fait, j’ai décidé de le remplacer par Etcétéra (Etc… en abrégé). Je suis photographe, et j’ai la chance de vivre en Bretagne, en bord de mer.
Quel matériel photo utilisez-vous ?
Il y a pas mal de temps déjà, j’ai abandonné mon reflex. En fait, je recherchais un appareil plus petit et surtout léger. Les hybrides à objectifs interchangeables ont fait d’énormes progrès ces dernières années, et certains n’ont maintenant plus rien à envier aux reflex en terme de qualité et de rendu d’images. Je travaille donc actuellement avec un Fuji X-T1 et j’en suis très satisfaite.
On ne peut y échapper, votre fil d’inspiration c’est le bleu. Comment vous est venue cette idée ?
Oui, le bleu est le fil conducteur de mon travail photographique. Je dirais que cela s’est imposé à moi tout naturellement. Le bleu est une couleur apaisante, une teinte que j’aime et qui me fascine. C’est aussi une couleur qui m’entoure, avec le ciel et la mer… Et je pense que c’est une teinte qui correspond bien à mon style de photos, plutôt épurées et minimalistes et surtout iodées.
On croise beaucoup de chevaux dans vos photographies, est-ce un hasard ?
Oui et non. En Bretagne, le cheval est très présent. On en voit partout, y compris sur les plages qui sont mon terrain de prédilection pour faire des photos. J’en croise très souvent, et je n’hésite pas à faire des images à chaque fois, car je trouve que c’est un animal très intéressant et élégant, très photogénique. Je ne fais pas d’équitation, mais j’aime les photos de chevaux, surtout avec la mer ou le ciel pour décor. Il m’arrive d’aller exprès sur certaines plages, car je sais que je vais y voir des chevaux 😉
Près de 85 milliers d’abonnés sur Instagram suivent votre “Bluetiful World”, pensiez-vous obtenir un tel succès ? Comment analysez-vous la croissance de votre nombre d’abonnés ?
Régulièrement Instagram met en avant des comptes dans ce que l’on appelle la SU list (la liste des utilisateurs suggérés). Lors de ces mises en avant, qui en général durent une quinzaine de jours, on gagne en visibilité sur le réseau… et en followers. Je me suis retrouvée un jour sur cette liste, et c’est comme ça que mon compte a grossi tout d’un coup ! Je pense que mes photos permettent à certains de s’évader de leur quotidien, et de respirer un peu d’air iodé.
Que représente Instagram pour vous ?
C’est un réseau social qui me permet de partager mon Bluetiful World. C’est aussi un endroit où je peux satisfaire mon goût pour l’image, en admirant le travail d’autres Instagramers, et en échangeant avec eux.
Où peut-on acheter vos photos (de chevaux !) ?
Dans ma nouvelle petite boutique : www.byMuEtc.com. J’y propose des tirages de qualité de quelques unes de mes images.
Quel avenir peut-on espérer pour MuEtc ? Une expo ? 🙂
Je viens de sortir mon 1er livre (sur Santorin). Mais je travaille déjà sur le prochain qui aura pour thème… une surprise à découvrir en fin d’année, j’espère !
Roxanne
XXX
Photographer : Muetc