Le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 a confirmé la semaine dernière que les épreuves d’équitation auront lieu à Versailles en 2024 malgré les coups de talons répétés de la Fédération Française d’Equitation. Tony Estanguet, Président de Paris 2024, explique : « Ce choix est symbolique de ce que nous voulons proposer à Paris 2024 : des épreuves exceptionnelles où le sport investit des lieux de culture prestigieux pour mieux partager la passion du sport et véhiculer les valeurs de l’Olympisme ». Opinion partagée par le Président de la FEI, Ingmar De Vos, pour qui « le site du Château de Versailles est le cadre idéal pour notre sport et ce site iconique mondialement reconnu offre des opportunités extraordinaires de rayonnement pour l’équitation et une expérience unique aux athlètes et spectateurs ». Côté Fédération Française, la décision a du mal à passer.
Pas plus tard qu’hier, je recevais le communiqué de Pascal Deboudt, Président du Comité Régional d’Equitation Centre Val de Loire, qui lui n’est pas de cet avis :
« La candidature de Versailles est illogique :
Depuis Seoul et la sortie des épreuves d’Equitation du stade olympique, les épreuves d’Equitation sont généralement sur un site équestre pérenne. Londres a fait les frais à Greenwich, d’un site éphémère avec une enveloppe qui a dépassé les 100 millions de £.
Le choix logique, c’est de prendre un site avec des structures existantes et de créer des aménagements utilisables dans l’avenir au service de notre sport et particulièrement pour le très haut niveau.
Doit-on jeter l’argent par les fenêtres pour faire plaisir à l’image ?
D’ailleurs parlons d’image : Versailles, c’est donner à l’Equitation une image surannée qui n’est pas sans déplaire à celles et à ceux qui verraient bien dans l’avenir une possible sortie des épreuves équestres du giron olympique. Versailles c’est l’apologie de l’Equitation Elitiste, celle du roi soleil à cheval trônant sur la place.
La pratique de l’Equitation en France est démocratisée n’en déplaise à certaines ou certains, la richesse de L’Equitation Française c’est d’être pratiquées par un public large intergénérationnel, diversifié et surtout passionné où l’appartenance social n’est plus le premier critère de pratique. C’est sur ce système pyramidal que notre réussite sportive s’est construite alors marquons les jeux olympiques en France par nos points forts que de nombreux pays nous envient. Faisons des jeux en France ceux de l’Equitation et des cavaliers pas du château de Versailles.
Si pour l’Equitation le choix de Versailles est illogique, onéreux et catastrophique en termes d’image, d’autres choix existent mais permettez-moi de n’en défendre qu’un, celui bien évidemment sur notre territoire régional. La candidature Solognote a d’énormes atouts. En premier d’être dans l’une des plus belles régions Française, au cœur de la Loire valley à proximité de nombreux hôtels, autoroutes, voix ferrés et aéroports internationaux, des travaux seront à prévoir pour améliorer l’accueil des spectateurs mais la plupart sont déjà en cours.
Le Parc Equestre Fédéral possède déjà de très nombreux équipements pour accueillir chevaux et cavaliers et chaque année nous voyons d’énormes améliorations. Mais il n’est pas prêt aujourd’hui à recevoir les JO et c’est là que nous avons une chance historique. Les travaux réalisés, sur un site fédéral, profiteront dans l’avenir à tous les cavaliers français quelques soient leurs niveaux.
Nous bénéficierons définitivement en France et en région Centre Val de Loire d’un site pouvant accueillir de nombreuses manifestations européennes et internationales.
Le choix doit être celui du bon sens, le choix qui affirme au monde la qualité de l’Equitation Française et de son modèle sportif.
Ah j’oubliai, en termes de Châteaux nous avons à quelques foulées de galop du futur site olympique une collection des plus beaux français (Chambord, Cheverny, Chenonceau, Blois, Amboise,…) alors si le cœur vous en dit, allons les visiter à cheval mais pas en métro 🙂 ». – Communiqué de Pascal Deboudt,Président du Comité Régional d’Equitation Centre Val de Loire.
Alors ? Le passé ou l’avenir ? La royauté ou la démocratie ? Quelle image pour l’Equitation Française de demain ?
Roxanne
XXX