AMÉLIORER LA VIE DES CHEVAUX DE SPORT.
En avril dernier, je vous parlais de The Tack Room*, une plateforme en ligne de cours vidéo sur la gestion, l’éducation et l’entraînement du cheval. Je suis totalement convaincue par l’approche transdisciplinaire de The Tack Room et partage la vision de Pauline Barbier, co-fondatrice. Il y a difficilement meilleure porte-parole que Pauline pour parler de The Tack Room. De son parcours professionnel à la création de son projet en passant par son point de vue sur le cheval et les sports équestres en général, vous saurez tout – ou presque – sur Pauline Barbier à l’issue de cette interview.
INTERVIEW
Bonjour Pauline, on s’est rencontrées par le biais de ton blog D’un Cheval L’autre. Aujourd’hui, tu es la co-fondatrice de l’entreprise The Tack Room. Comment passe-t-on du blog à l’idée de projet ?
En ayant trop d’énergie et une envie débordante de partage ? Blague à part, je pense que ce qui est au centre de ces projets est et restera toujours la passion. J’adore parler, j’adore échanger, j’adore partager dès que je découvre une technique, une connaissance ou des solutions concrètes pour améliorer l’harmonie entre les cavaliers et les chevaux. Le blog ayant ses limites, j’avais envie d’aller plus loin et de me consacrer à 200% à un projet avec des valeurs fortes, un contenu solide et une réelle motivation d’aider les autres à s’épanouir dans leur pratique équestre. J’ai toujours été une amoureuse du e-learning, dans tous les domaines imaginables, et même s’il a ses limites, ça reste un outil que j’adore et qui permet à n’importe qui d’avoir accès à du contenu qualitatif de n’importe où et à un prix abordable.
A quel moment t’est-il semblé évident que ce projet pouvait devenir une entreprise ?
J’enseigne et j’entraîne des chevaux, et mon agenda commence à être surbooké. C’est génial, très positif car tout le monde n’a pas cette chance en tant que professionnel du monde équestre. Cependant, je suis arrivée à un stade où j’étais débordée et où je réfléchissais à des solutions pour répondre à une demande croissante des propriétaires de chevaux d’avoir accès aux ressources leur permettant de gérer leur cheval le mieux possible… Tous les pros de qualité sont vite demandés en masse, et j’ai constaté aussi que, souvent, ils communiquaient peu entre eux. Je pense notamment entre les pros de spécialités différentes : par exemple, pros de la santé, pros du comportement, pros de l’entraînement… Pourtant, de mon point de vue, ce trio doit être solide et doit collaborer ensemble pour arriver au maximum de succès en termes de bien-être et de performance du cheval. C’est là que je me suis dit qu’il fallait proposer une plateforme qui n’était pas la plateforme d’une personne ou d’une seule discipline, mais la plateforme du bien-être du cheval et de sa performance, pour les cavaliers voulant pratiquer un sport équestre plus respectueux.
Quelles sont les valeurs majeures que tu souhaitais transmettre ?
Respect & Performance. Du cheval, ça c’est certain.. Mais également de l’humain. Le milieu équestre est un peu particulier, on va pas se mentir ! Les gens peuvent être très durs, voire carrément violents entre eux. Ils peuvent être également très durs avec les chevaux. Je voulais également casser les cloisons malheureusement très épaisses du milieu du cheval, en valorisant une ouverture vers l’autre, vers d’autres domaines, et vers d’autres visions de la pratique équestre. Oui, on peut performer sportivement parlant, “imposer” une pratique équestre au cheval, tout en respectant son bien-être physique et mental. L’athlète heureux, ça n’est pas un mythe, c’est juste qu’on s’en est un peu éloigné, mais je crois qu’on y revient sûrement. Le succès de The Tack Room nous le confirme actuellement.
Quelles ont été tes premières démarches en tant qu’entreprise ?
Comprendre mes élèves, mes clients. Quels sont leurs besoins ? Que veulent-ils solutionner ? Quels sont les problèmes qu’on pourrait anticiper ? Qu’est-ce qui les fait vibrer, qu’est-ce qui les pousse à poursuivre leur passion malgré les difficultés ?
C’est une base à laquelle toute mon équipe revient tout le temps. Dès qu’on change quelque chose, dès qu’on démarre un projet, on commence par les cavaliers. On a donc démarré le projet en allant à leur rencontre.
Tu es cavalière pro/enseignante à l’origine, comment gères-tu cette double casquette entrepreunariale au quotidien ? En quoi l’un et l’autre sont-ils complémentaires ?
C’est pas simple, car il n’y a (malheureusement) que 24h dans une journée. Au lancement du projet, je jonglais entre les cours et The Tack Room, je n’avais quasiment pas le temps pour mes propres chevaux. Maintenant que les choses sont plus stables, je divise généralement la semaine en deux : une partie de la journée au bureau, une autre pour aller entraîner mes chevaux. Je garde maintenant les week-ends pour aller donner des stages un peu partout. Les deux sont hyper complémentaires pour deux raisons : 1) je côtoie mes clients en physique en plus de la plateforme, ce qui me permet d’avoir un feedback continu et de toujours mieux les comprendre, et 2), je sais ce qu’implique être enseignant / cavalier pro, les challenges et les difficultés que cela induit, et donc je peux plus facilement m’adresser aux futurs pros que je voudrais avoir sur la plateforme puisque je les comprends aussi.
Comment as-tu sélectionné les intervenants des programmes The Tack Room ?
On va dire qu’on a commencé en local… Avec des pros que je connaissais personnellement et dont j’avais constaté les compétences sur un terme plutôt long. Ce sont des gens qui partagent des valeurs fortes du respect du cheval, qui savent transmettre leur savoir. Maintenant que nous prenons une tournure qui va de plus en plus se concentrer sur l’entraînement physique, je sélectionne essentiellement des personnalités qui ont leur propre façon de mêler sport équestre et respect des besoins fondamentaux de l’animal. Notre chance, c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux !
En mars dernier, tu as lancé la campagne “Become”, peux-tu nous en parler ?
Become, c’est l’histoire de chaque cavalier. Become, c’est une série de 4 vidéos parlant de 4 transformations : la première, celle d’une cavalière qui, ayant découvert le horsemanship, a enfin compris comment les chevaux fonctionnaient et a réalisé ses rêves. La seconde, c’est l’histoire de notre premier cheval et de ce qu’il nous a apporté. La troisième, c’est l’histoire de ce rêve de défendre un sport équestre plus respectueux du cheval. Et la dernière, c’est l’histoire du cheval de nos rêves.
Nous avons tous vécu une transformation, une métamorphose grâce à un cheval, ou bien grâce à une pratique qu’on ne connaissait pas et qui a changé notre vision de l’équitation et des chevaux. Sur The Tack Room, notre bonheur ultime c’est recevoir des messages de cavaliers qui ont enfin pu sortir calmement en balade, ou bien dont le cheval comprend enfin comment se relaxer, ou bien qui parviennent désormais à harnacher sans que ça ne soit la guerre, bref : des transformations. Notre rêve ultime, c’est de permettre autant que possible à tous les cavaliers désireux d’apprendre et de changer de devenir une meilleure version d’eux-mêmes. Qu’ils prennent confiance en eux, en leur technique, en leur apprentissage, qu’ils constatent que les chevaux qui passent entre leurs mains repartent plus heureux et apaisés qu’avant.
Dans cette campagne, on retrouve ton histoire personnelle avec les chevaux. Quelle(s) est/sont la/les plus grande(s) leçon(s) que tu as apprises avec les chevaux ?
Ça se résume à très peu de choses : écouter et comprendre l’autre, c’est aussi une façon de se respecter soi. Je ne vais pas rentrer dans de la philosophie, même si ça s’en rapproche, mais ce que j’ai appris avec les chevaux c’est vraiment ça. Si j’écoute l’autre, qu’il soit humain ou cheval, si je comprends son point de vue sur le monde (ou tout du moins que j’essaye de le comprendre), si je perçois correctement son parcours, alors je pourrais mieux l’aborder et communiquer avec, pour construire un projet commun. Merci les chevaux ! Cela me sert vraiment dans ma vie avec les humains 🙂
Pour toi, à quoi devrait ressembler le cheval et les sports équestres de demain ? Dans quelles mesures pourrions-nous atteindre cet idéal ?
Si l’on veut que le grand public ne soit plus choqué par les pratiques du monde du sport, si l’on veut préserver notre sport et ne pas le laisser en proie aux extrêmes, il faut qu’il change – et vite. On est, je crois, vraiment sur la sellette. L’équitation coûte cher, et petit à petit, le grand public se construit une image très négative du sport de haut niveau. Il y a de vraies raisons à cela, de vrais scandales, et un oubli total de ce qu’est le cheval : une proie, herbivore, qui a besoin de marcher, de contacts sociaux, de grands espaces. Qu’il soit cheval de sport ou pas, il a ces besoins-là, et honnêtement, de simples aménagements amélioreraient énormément la vie des chevaux de sport. Je crois aussi que beaucoup de pros de haut niveau ne savent pas ce qu’est réellement un cheval : ils pilotent. Les former un peu plus à comprendre réellement le mode d’apprentissage du cheval, la façon dont il faut le nourrir, l’héberger, leur permettraient de diminuer les soucis de santé et de comportement, et donc d’améliorer les performances !
Le système du sport équestre devrait prioriser le bien-être des chevaux… Cela passe par des changements énormes qui ne seront pas simples à défendre, mais je pense qu’on va aller de plus en plus vers un meilleur compromis pour les chevaux – et pour les humains. Le sport équestre, c’est très dur pour les pros également !
The Tack Room, là-dedans, a pour mission de défendre une certaine vision du sport équestre avec des pros modernes qui conseillent au quotidien des cavaliers pros. Je pense qu’en créant une communauté de personnes investies, on parviendra, petit à petit, à répandre cette vision du sport.
Pour toi, The Tack Room dans 3 ans c’est quoi ?
L’objectif, c’est que cela devienne la plateforme de référence pour les cavaliers de sport qui rêvent d’une pratique plus respectueuse. On ne veut plus seulement nous adresser aux cavaliers déjà très convaincus, on veut aller plus loin.
Cela passera par recruter des professionnels connus sur la plateforme, et cela passera aussi par des évènements en physique, comme nos Masterclass qui ont eu lieues les 15/16 juin à Beauvechain et 29/30 juin à Montpellier.
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