Métiers du cheval : un job de rêve ?

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Est-ce qu’on peut travailler dans le monde du cheval et être heureux ? Est-ce que faire de sa passion son métier à temps plein peut nous préserver d’un burn-out ? L’une des particularités des métiers du monde du cheval, c’est qu’ils font du cheval à la fois notre profession, notre loisir, notre sport, notre temps libre, notre responsabilité lorsque l’on est propriétaire… Bref, c’est notre univers sans aucun moyen d’en sortir à moins de s’accorder une vie sociale en dehors de ce qui touche cet animal.

De mon expérience, que l’on travaille auprès des chevaux sur le terrain (enseignant, palefrenier, groom, vétérinaire, cavalier, entraîneur, etc) ou du côté des entreprises liées au cheval (équipement, alimentation, communication, événement, etc), notre vie est généralement dédiée au cheval. D’abord par choix. Parce qu’on aime les chevaux, parce qu’ils nous font rêver, nous font nous sentir aimés, nous permettent de nous apprendre à nous dépasser. Les raisons sont nombreuses. Ensuite par nécessité : en faisant du cheval notre quotidien, notre rémunération et notre condition de vie dépendent finalement que de lui. Faire du cheval son métier, c’est être dévoué. Quand on est dévoué, on ne compte plus ni le temps, ni l’énergie que l’on dépensent. La rémunération devient quelque chose d’accessoire parce que c’est ce que la société nous a appris : bien gagner sa vie en faisant quelque chose que l’on aime, ce n’est pas possible. Et pourquoi pas ?

Les métiers du cheval demandent d’être dévoué dans un micro-univers sans compter nos heures et tant pis pour le Code du travail – je ne parle que de la notion d’horaires mais le sexisme, le harcèlement moral et sexuel, les conditions météo par exemple pourraient tout autant être considérés. Si beaucoup d’entreprises, centres équestres, écuries respectent ce Code, la vérité c’est qu’il y a tout autant d’entreprises qui ne les respectent pas souvent par manque de moyens mais aussi parfois par manque de volonté. Le monde du cheval, “c’est dur, c’est comme ça”. Soit tu l’acceptes, soit tu changes de métier. Ça c’est la réalité 2022 et ce, depuis des années car le système n’a pas évolué.

Comment améliorer cet univers pour que tous les humains dévoués aux chevaux puissent se sentir épanouis ? Vaste sujet que j’évoque régulièrement en Stories sur le compte Instagram de PegaseBuzz. Je reçois beaucoup de vos témoignages – merci – qui me permettent de comprendre ce que vous vivez, d’évaluer les facteurs nuisibles, de faire mûrir ma réflexion. Combien de personnes talentueuses et nécessaires à ce milieu finissent démotivées, dégoûtées et décident de se tourner vers un autre métier ou un autre secteur ? Nous formons puis nous perdons des potentiels car nous n’avons pas su les fidéliser. Le plan de carrière n’existe pas dans ce milieu à part pour quelques chanceux/ambitieux. Le plafond de verre est très épais. Les possibilités de faire évoluer son salaire sont quasi nulles pour certains métiers, dont l’enseignement de l’équitation fait partie.

Heureusement la passion fait que beaucoup d’entre eux restent dans les rangs. Mais jusqu’à quand ? Jusqu’au burn-out ? Jusqu’au problème de santé physique ? Jusqu’à ce qu’une vie personnelle plus épanouissante leur tende la main ? Même chez les plus passionnés, il arrive que l’aigreur prenne place dans le creux de la vague d’un “petit coup de mou”. C’est là que la flamme de la passion peut commencer à doucement s’éteindre. Au détriment du bien-être humain mais aussi du bien-être des chevaux puisque ces derniers sont sous notre responsabilité. Fournir le meilleur soin, la meilleure équitation ou le meilleur équipement aux chevaux est le devoir de tous les professionnels du cheval quel que soit son métier. Selon moi, cela ne peut être envisageable au détriment du bien-être physique et moral de l’humain, du respect de son intégrité et de la reconnaissance de son travail.

Ces petits signes de découragements, Laure Souquet les a décelés également auprès de sa communauté. Laure est ostéopathe équin et canin, fondatrice d’Equinessentiel et du programme De Femme à Cheval. Après avoir travaillé plusieurs années dans des écuries de sport, elle gère aujourd’hui une pension travail et réhabilitation. Gérer cette vie professionnelle riche est un investissement considérable et permanent sans compter la vie personnelle et les sacrifices. Pourtant Laure se sent épanouie et heureuse dans son métier auprès des chevaux.

Je sais que pour certains d’entre vous, le quotidien est difficile à tel point que l’on n’est plus capable de prendre du recul sur sa situation. On court après le temps, on gère l’administratif, on ne sort plus la tête de l’eau. On a même parfois tendance à recommander à son entourage de ne jamais faire des chevaux son métier (oui, ça m’arrive aussi). Cette pression nous coupe du lien qu’on avait créé originellement avec les chevaux, de notre raison d’être un(e) professionnel(le) du cheval. Alors j’avais envie de vous partager la vision de Laure, son ressenti sur son propre constat et comment elle entretient la “magie”. Comment elle crée son quotidien avec les chevaux de façon à ce que cela soit harmonieux, dans le respect et l’intégrité des chevaux et des humains qui l’entourent, de façon à être une professionnelle épanouie, heureuse et motivée dans sa dévotion.

Préambule par Roxanne Legendre


Métiers du cheval : la fin du rêve d’enfant ?

écrit par Laure Souquet – Equinessentiel

Travailler auprès des chevaux, un rêve d’enfant pour beaucoup de cavaliers et surtout de cavalières. Et pourtant, 5, 10 ou 15 ans après avoir fait de leur passion une profession, combien de ces personnes sont-elles encore réellement passionnées ? Combien ont-elles encore les yeux qui brillent en parlant des chevaux ? Se professionnaliser, c’est bien souvent le début de la fin d’un rêve d’équestre

“Quand on est pro, on en arrive parfois à bien pire qu’être blasé…”

Une phrase qui en dit long sur un sentiment bien connu du monde du cheval. Écrite par une saddle fitter mais que pourraient reprendre nombre de grooms, cavali(è)r(e)s, enseignant(e)s ou thérapeutes. Tous sont arrivés dans ce monde parce qu’ils aimaient les chevaux. Ils imaginaient que travailler auprès des chevaux serait comme être en vacances perpétuelles. Oui mais… La réalité est toute autre. Travailler dans ce monde aujourd’hui, c’est accepter de faire 70h par semaine pour un salaire ou un revenu qui ne sera jamais mirobolant. C’est avoir jour après jour une activité très physique, par tous les temps, et qui ne permet pas d’écouter sa fatigue. Car les chevaux ont besoin de vous tous les jours, que vous soyez en forme, malade ou blessé. Alors si on tient, on court souvent tout droit au burn out. Et dans la course, on se perd, et les plus grands perdants sont les chevaux.

Car quand on est fatigué, épuisé, stressé, sous pression, on est aussi irritable et impatient. Et quand on doit être dur(e) avec soi pour tenir, on devient dur(e) avec les autres. On commence à traiter les chevaux de “bourrins”, à s’énerver après eux, et on oublie pourquoi on a commencé au tout début. Des pros à bout, blasés, endurcis et oublieux de la beauté et de la sensibilité des chevaux, j’en ai croisé plus que mon compte depuis près de 15 ans que je travaille moi-même dans ce monde. De mon côté, je suis toujours la petite fille qui s’émerveille devant chaque cheval qu’elle croise, jour après jour. Et qui répète à ses propres chevaux, mille fois par jour, béate et amoureuse, combien ils sont extraordinaires. Pourtant, je sais la fatigue, la douleur, le corps qui n’en peut plus et qu’on continue de pousser encore et encore.

Mais rien de tout ça n’a jamais eu raison de la magie…

Au-delà du burn out de la filière, un poison plus puissant tue la magie dans les cœurs des passionnés

La filière équine est dysfonctionnelle, on le sait tous, n’est-ce pas ? Comme on dit, “pour devenir millionnaire avec les chevaux, il faut commencer milliardaire” ou bien, “tu as trop d’argent et pas assez de problèmes ? Prends un cheval !” Alors imaginez avec 10 ou 20 chevaux… Travailler en écurie, c’est tenter chaque jour de faire passer en 12h – qui a dit qu’une journée de travail devait durer 7h ?? – un travail qui en occuperait bien 18h ou même 24h. Idem pour les indépendants qui doivent en plus cumuler les heures de route. Alors oui, on est lessivés et il serait temps de se pencher sur ce problème. Tant pour le bien-être des humains que pour celui des chevaux qui y est fortement corrélé.

Cependant, pour moi la mort de la passion vient d’ailleurs. J’en vois l’origine dans les problématiques de communication qui compliquent énormément le quotidien des acteurs du monde du cheval. Pour preuve, posez-vous discrètement dans une écurie en plein rush et écoutez. Observez. Ce que vous entendrez ? Des cris, des vociférations, des protestations. De la part des cavaliers, des grooms, des palefreniers, des moniteurs, des maréchaux-ferrants et même des ostéopathes ou autres soigneurs. Ce que vous verrez ? Des humains qui se battent avec des chevaux qui ne comprennent pas ce que l’on attend d’eux. Des humains qui tirent, qui frappent, qui s’énervent. Et des chevaux qui résistent, qui paniquent, qui agressentqui se défendent, tout simplement. Vous serez témoin d’une incompréhension générale qui explique que la personne qui aimait le cheval ne supporte plus les chevaux. Parce que quand on ne se comprend pas, tout devient compliqué et énervant, même les actions toutes simples qu’on répète chaque jour.

Si on vit un quotidien harmonieux auprès des chevaux, l’amour et la magie perdurent !

Je n’ai jamais travaillé que dans le monde du cheval, de différentes façons. Les chevaux sont donc mon job mais aussi mes loisirs et ma famille. En fait, ils sont mon oxygène. Parce que chaque moment que je passe avec l’un d’eux est pour moi semblable à un moment de méditation. Travailler en main une quinzaine de chevaux dans une journée ; ou parer 30 chevaux ; ou encore en soigner 15 en ostéopathie et faire près de 5h30 de route. Voilà ce que je fais depuis bientôt 15 ans. Et ceux qui viennent chez moi ou qui me voient travailler me posent tous la même question : Comment fais-tu ? Comment fais-tu pour que tout semble si simple et harmonieux ? Comment oses-tu faire ça avec ce cheval dont tout le monde a peur ? Il a sorti les autres ostéo de son box, pourquoi est-ce qu’avec toi il n’a pas bougé ? Il a envoyé le dernier pro à l’hôpital, comment as-tu fait pour le débourrer ?

J’ai longtemps répondu “je les aime et il le sente”. C’est vrai. Mais n’est-ce pas le cas de tous ceux qui travaillent avec eux, au moins au début ? Et puis j’ai compris. Si mon quotidien avec les chevaux est si simple, c’est parce que j’amène chacun d’eux à être mon partenaire, que ce soit jour après jour dans le travail ou bien le temps d’un soin. Je communique avec eux à chaque seconde. Je leur explique ce que j’attends d’eux, et je leur donne envie de collaborer avec moi. Ce n’est pas de la magie. Juste de la communication. Et si j’y arrive, c’est paradoxalement parce que je n’ai pas été formée à travailler les chevaux. J’ai appris à communiquer avec eux sur le tas. Les chevaux m’ont formée à interagir avec eux, pas les humains. Ce qui fait toute la différence.

Le désamour des professionnelles pour les chevaux, le résultat d’une éducation basée sur les valeurs du masculin négatif

“Je vous écris ce soir, car votre façon d’interagir avec le cheval m’intrigue fortement. J’ai actuellement 19 ans et je refais un Bac en conduite et gestion d’une entreprise hippique. Malheureusement, rien ne me convient. J’ai toujours recherché quelque chose de plus subtile, de plus sensible. On me demande aujourd’hui d’être dure avec l’animal, d’abandonner toute cette tendresse, mais je n’y arrive pas. Alors j’aimerais savoir, si cela ne vous dérange pas, quel est votre parcours ? Comment avez-vous pu faire ce que vous faites aujourd’hui ?”

Voilà un message parmi tant d’autres que j’ai reçu un jour et qui résume parfaitement la situation. Aujourd’hui, en 2022, on continue d’enseigner partout qu’il faut dominer le cheval et le soumettre. Qu’il ne faut surtout pas être doux avec un entier. Que le cheval doit comprendre qui commande. Bref, un discours basé sur des valeurs telles que la dominance, la soumission et les rapports de force. À quel moment a-t-on oublié que les chevaux sont des animaux proies qui réagissent par la crainte et la fuite ? Et qu’ils ne sont donc jamais plus dangereux que lorsqu’ils sont effrayés ?

Si j’aime toujours autant les chevaux après de si longues années à travailler dans ce monde, c’est parce que je n’ai jamais accordé le moindre crédit à ces discours. J’ai appris seule et j’ai toujours écouté mon cœur et mon intuition. Ce qui m’a permis de développer avec les chevaux une approche féminine, douce, et néanmoins efficace. Une approche dans laquelle je m’épanouis et qui base mes relations avec eux sur la confiance et la communication. Ce qui rend mes échanges avec eux fluides et simples. Du coup, au lieu de me rendre aigrie, les heures que je passe auprès des chevaux me nourrissent. Et ça fait toute la différence, au quotidien comme au fil des années.

[L’Homme et la Femme possèdent en chacun d’eux des énergies masculines et féminines réparties plus ou moins harmonieusement. Ainsi lorsque l’on nomme ces énergies, le masculin ne se réfère pas au sexe masculin, à savoir l’Homme, et l’énergie féminine au sexe féminin, la Femme. L’énergie masculine, positive et négative, se réfèrent à un ensemble de caractéristiques comme l’état d’action, et l’énergie féminine à d’autres caractéristiques comme l’état d’introspection. – ndlr, Roxanne Legendre]

Pour retrouver la passion, apprenez à communiquer avec les chevaux à partir du cœur !

Les chevaux sont des animaux merveilleux ! Sensibles et intelligents, ils sont largement sous-estimés par nombre de professionnels. Pourtant, si on communique bien avec eux et si on leur apprend à apprendre, ils deviennent des partenaires volontaires et incroyablement malins. Des partenaires qui nous facilitent la vie au lieu de nous la compliquer par des réactions fortes et “imprévisibles”. Pour le découvrir, il suffit de comprendre 2 choses.

  • Les chevaux cherchent avant tout le confort et la sécurité

Ils vont toujours faire le choix qui va leur en apporter. Pour obtenir leur coopération, il vous suffit donc de rendre votre présence agréable et rassurante pour eux, et vos demandes confortables.

Par exemple, je suis intervenue un jour pour parer les postérieurs d’un cheval immense qui lors de la tentative précédente d’un maréchal avait échappé à sa propriétaire et retourné un 4×4. Malgré le fait qu’elle l’ait tenu en filet et en longe. A mon arrivée, la propriétaire tremblait autant que son cheval… J’ai respiré un moment avec lui, la main posée sur ses muscles pour lui communiquer mon calme, et je me suis littéralement glissée à genoux sous son premier postérieur. Que j’ai pu parer sans qu’il bouge un cil avant de passer au suivant. En quelques minutes, c’était fini et tout le monde s’était détendu. Le cheval avait juste beaucoup d’arthrose dans l’arrière main, et en me glissant sous lui je lui ai proposé une position pied au ras du sol qui ne lui causait aucune douleur. Ce qui m’amène au second point.

  • Les chevaux ne réagissent jamais contre vous mais pour eux

Ce cheval dont je viens de vous parler n’avait pas réagi contre le maréchal ni contre sa propriétaire. Il avait fait ce qui lui semblait le mieux pour lui : fuir la douleur puisque ses tentatives pour l’exprimer n’avaient pas été écoutées. Un cheval ne se moque jamais de vous ni ne souhaite vous faire du mal. Il cherche simplement la meilleure solution pour lui. Donc si sa réaction ou son comportement ne vous plaisent pas : cherchez à comprendre pourquoi il n’a pas eu d’autre choix que de chercher à vous fuir ou à fuir votre demande. Douleur, inconfort, incompréhension ? Tenez-en compte pour lui faire une nouvelle proposition à laquelle il lui soit possible d’adhérer.

Quand vous avez compris ça, tout devient simple. Vous regardez le cheval comme un ami qui a besoin que vous le rassuriez et que vous le guidiez avec bienveillance dans ce monde d’humains bien loin de ce pour quoi la nature l’a créé. Vous devenez une présence rassurante qu’il peut suivre avec confiance. Il apprend à réfléchir calmement à vos demandes et vous construisez ensemble un quotidien harmonieux. La joie remplace l’irritation dans votre cœur et dans votre esprit, et votre corps ne vit plus la fatigue de la même façon. Savez-vous pourquoi ? Parce que la joie a une incroyable action anti-inflammatoire totalement naturelle sur votre corps ! C’est aussi le meilleur soin anti-âge du monde, et c’est gratuit !

Je suis intimement convaincue que la passion peut renaître dans tous les cœurs. Parce que les chevaux sont si faciles à aimer ! Il faut simplement réinventer les rapports humain-cheval et femme-cheval, puisque nous représentons une très large part du secteur équestre.

Passer de la confrontation à la coopération. Cesser de penser et d’agir contre le cheval pour construire avec lui. C’est une voie bien plus simple que ce que l’on imagine, et tellement plus épanouissante, pour le cheval comme pour nous ! À mon sens, c’est la seule voie qui permette de préserver la magie dans des métiers aussi exigeants que ceux du monde équestre. Et qui permette aussi, au lieu de s’y perdre de s’y trouver véritablement…


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1 Response
  • Rozier
    novembre 3, 2022

    Bonjour,
    je suis chercheuse dans un laboratoire de sciences sociales du CNRS. Je mène une recherche sur les métiers hippiques, notamment celui de cavalier d’entraînement.
    Mer serait-il possible de m’entretenir avec vous de ce que vous savez de ce métier ? Je recherche notamment à comprendre pour quelles raisons les entraîneurs ont du mal à recruter des cavaliers alors que ce métier attire énormément de jeunes (et de moins jeunes).
    Merci beaucoup pour votre attention.
    Très bonne journée,
    Sabine Rozier

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